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Bienvenue sur le blog - exposition de François Servière

Vous y trouverez une galerie de tableaux: acryliques et huiles sur toile, une galerie d'aquarelles ainsi qu'une galerie de dessins.

Ces oeuvres figuratives peuvent constituer des éléments raffinés de décoration de votre intérieur ou de votre lieu de travail.

jeudi 11 septembre 2014

Il était une fois...

Mon inspiration :

J'ai choisi comme sujet principal le paysage français, en particulier celui de mon petit village provençal : Lussan (Gard).

A la fois rural et urbain, ce site, d'une grande variété et d'une grande richesse esthétique représente pour moi une source intarissable.

Je trouve dans ce sujet la source principale de mon inspiration. J'y observe l'union des deux éléments fondamentaux: le ciel et la terre. L'homme, presque jamais représenté, y est présent cependant en permanence...

Le paysage est un sujet qui permet de réunir simultanément représentation et abstraction. Sa lecture est purement symbolique, comme celle d'un décor, et elle engendre chez le spectateur une émotion consciente, induite par les rapports de masses, et le graphisme.


La dimension graphique :

Le travail de mise en page, d'équilibration des masses, de centrage ou d'excentrage du sujet est réalisé au moment de la prise de vue photographique, mais parfois, le dessin sera réalisé sur le motif.
A partir du sujet ainsi capturé, une ébauche  dessinée sera réalisée, et retravaillée, quadrillée et reportée.

La plupart des dessins à la plume sont réalisés à main-levée directement sur le support, sans construction, à partir du cliché visualisé sur l'écran de l'ordinateur.


La technique :

Dans les dessins il n'est fait appel qu'au trait et au point, et non à la ligne. Cette option mène à travailler selon un code bien établi: ensembles palissadiques qui désignent les masses, de structures différentes selon la profondeur dans l'espace ou selon les types de représentations (végétation), nuages de points de densité variables afin de représenter le modelé ou la texture.

Dans les aquarelles, la dimension couleur entre en jeu. La technique utilisée est majoritairement celle de l'humide sur sec , sauf pour les masses nuageuses réalisées humide sur humide.

Dans les toiles, le parti pris est celui d'une technique proche de celle du vitrail. Les contours sont cernés et délimités. Chaque masse ou portion d'espace est dotée d'une densité qui lui est propre. Il n'est plus alors nécessaire de faire appel à une palette diversifiée, mais un nombre réduit de couleurs suffit. 

De fait, trois couleurs sont utilisées: le bleu, le blanc et le noir

Les fonds sont préparés avec un enduit de tonalité variable selon le but recherché.
Blanc pour accroitre la luminosité et les contrastes; gris pour unifier les valeurs au contraire, ocre rouge pour réchauffer les teintes.

Bleu, blanc, noir : 

Si le noir et le blanc permettent de mettre en place la dimension graphique du sujet, c'est la couleur bleu outremer qui révèle l'originalité de la mise en couleur.

Le choix de cette teinte n'est pas un hasard. Bleu outremer était obtenu à partir du lapis luzuli minéral aujourd'hui fort rare, mais qui a été utilisé jusqu'au XIX° siècle. Cette roche d'un bleu profond est associée à des caractéristiques spécifiques: sa couleur est celle de la communication, de l'échange, sa teinte pouvant se perdre  dans la profondeur est appaisante, et tonique à la fois.

C'est la couleur bleu de France lorsqu'il est clair. Celle du manteau des rois,  constellé de fleurs de lys d'or, rappelant la croisade outre-mer de  Saint Louis. C'est aussi la couleur du diamant Bleu de France, joyau de la couronne, acquis par Louis XIV, volé au lendemain de la révolution, et retrouvé en Angleterre, plus d'un siècle plus tard, retaillé, mutilé,  exposé aujourd'hui à New-York, mais restant le plus grand diamant bleu du monde.

Pour ma part c'est la couleur de certaines poteries d'outremer sino-vietnamiennes qui ont fasciné mon enfance.

Associé au noir et au blanc , l'outremer devient changeant, perd de sa dominante rouge sombre pour tendre au vert, au gris,  au blanc laiteux.
A l'aide de ces trois seules couleurs, il est possible d'explorer une infinité de nuances.
Souvenons nous que Renoir n'utilisait que neuf couleurs, et Monet cinq. 
Le petit nombre des composants colorés ne doit pas être considéré comme une restriction et une limitation, mais comme une opportunité d'exploration, de liberté.